L’autre est un reflet de moi, une résonance vibratoire
« Pouvez vous vivre au quotidien sans avoir recours à la comparaison ? » – Krishnamurti – « Cette lumière en nous »
« Nous devrions traiter avec clémence toutes les folies, toutes les faiblesses et tous les vices des hommes, en gardant bien à l’esprit que ce ne sont là que nos propres faiblesses et nos propres vices. Car ce sont simplement les faiblesses de l’humanité, à laquelle nous appartenons également, aussi les avons nous toutes au plus profond de nous mêmes. Nous ne devrions pas nous indigner que d’autres possèdent ces vices, simplement parce que ceux-ci n’apparaissent pas en nous à ce moment précis. » Schopenhauer – Parerga et Paralipomerra – Irvin D. Yalom – « Le méthode Schopenhauer » p.439
Je Suis !
Ok, mais… je suis qui ?
Cette réponse, même si nous sommes les seuls à l’avoir, nous avons besoin des autres pour nous mettre en lumière, pour nous révéler. Sachant que nous pouvons voir chez l’autre seulement ce que nous connaissons.
Ce que l’autre peut voir de nous signifie que cette partie de nous existe. Nous sommes re-connu. Que cette partie nous plaise ou non, si l’autre peut la voir, s’il peut la nommer, nous portons cette vibration en nous. Ceci est valable dans une relation saine où chaqun des protagonistes est en position de respect et d’ouverture face à l’autre. La bienveillance est indispensable. La relation est par définition toxique lorsque les rapports de pouvoir prédominent.
Tout est inter-relié – Mitakuye Oyasin* – Nous sommes tous reliés.. Tout ce qui est dans la nature et nous-même sommes interdépendant. – De la tribu des Indiens Lakotas appartenant au groupe ethnique Sioux
Ce que nous voyons chez l’autre, nous le portons en nous.
Critique ou compliment, valorisation ou dévalorisation, bien ou mal, nous sommes dans le jugement.
Le Juge-Ment.
Nous reconnaissons une vibration que nous portons et nous l’étiquetons, nous cherchons à la classer, à la mettre dans une case. Si cette facette nous plait, nous sommes souvent ok pour nous identifier, sinon, nous cherchons à l’associer à une personne autre que nous.
Pourtant si nous acceptons de voir que nous portons cette « qualité » ou ce « défaut », nous nous ouvrons à une nouvelle facette de nous-même. Du coup, pouvons nous réellement parler de « qualité » ou de « défaut » ? Ce que nous appelons défaut l’est-il réellement ou est-ce simplement une partie de nous contre laquelle nous luttons ? Une partie que nous refusons de porter, de voir exister en nous. Une partie de nous-même encore non intégrée et que jusqu’ici, nous ne sommes pas en mesure d’assumer. (1)
« Tous les êtres humains devraient essayer de comprendre avant de mourir, ce qu’ils fuient, où ils vont et pourquoi. » – James Thurber
L’autre nous met en Lumière
Nous portons tous une énergie qui nous est propre, qui nous distingue des autres et en même temps, qui nous permet de nous mettre en lien. Observez qui vous côtoyez, quel type de discussion ou d’échange avez vous avec votre meilleur-e ami-e, le fils de l’épicier, votre sœur ou votre beau frère, votre voisine de pallier, vos collègues de boulot, une rencontre éphémère… Même au sein de vos ami-e-s, avez vous les même discussions avec chacun-e-s ?
Chaque individu nous invite à exprimer une part de nous même, du simple fait de sa présence, même si cela doit passer par le silence. Comme le dit si bien Marianne Williamson : « Au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même. »
« Quand vous rencontrez un Homme vertueux, cherchez à l’égaler. Quand vous rencontrez un Homme dénué de vertus, examinez vos propres manquements. » – Confucius
Nous sommes Ombre et Lumière…
Avez vous déjà rencontré une des ces personnes avec qui il vous est difficile de rentrer en relation, qui vous énerve, que vous n’avez pas envie de côtoyer, qui vous invite à vous éloigner ? Ou à l’inverse, une de ces personnes que vous avez envie d’avoir en permanence à vos côtés, de partager des moments, des expériences variées ?
Chacune de ces rencontres nous offre une opportunité différente : la première entrera en résonance avec nos facettes non reconnues, blessées, qui se trouvent encore dans l’obscurité. La seconde avec nos parts Lumineuses, qui attendent seulement d’êtres reconnues afin de pouvoir enfin rayonner.
Les personnes qui nous inviteront à mettre en Lumière ce qui a été enfouis, nous offriront la grande chance de pouvoir nous découvrir, même si l’expérience peut être inconfortable, déstabilisante, éprouvante à vivre. Vous en sortirez plus fort et avec une meilleure connaissance de vous-même. Vous serez libérés de vos traumatismes, et plus léger de pouvoir faire les choix qui sont les vôtres.
…Chaque part de nous a besoin d’être reconnue
Le « ou » est partout. Cela représente la séparation, l’exclusion. La séparation de nous même avec les autres, avec notre environnement…, alors que l’autre nous montre en permanence là où nous en sommes et nous invite à nous questionner : ais-je envie de continuer dans cette direction ? Est ce que côtoyer cette personne me permet de m’élever ? De grandir ? d’évoluer ? ou est ce que cela me rassure ? me permet de combler un manque ? me réduit dans qui je peux être ? L’important étant de prendre conscience de là où nous en sommes.
Pour évoluer nous avons besoin d’être reconnu par l’autre certes, même si c’est notre propre reconnaissance qui a le plus d’importance, car tout part de nous. Continuer d’attendre que l’autre nous reconnaisse, qu’il nous donne une valeur c’est aussi continuer de nier cette part de nous qui a tant de mal à exister. Nous donnons notre pouvoir à quelqu’un d’extérieur à nous, alors que nous sommes les seuls à posséder l’entièreté de notre histoire et de comment nous l’avons vécue.
Nous avons tous quelque chose dans notre expérience de vie qui peut aider l’autre à aller vers une meilleure part de lui même, à avancer, à se positionner. Que voulons nous offrir au monde ?
« Dans le courage, on n’a pas réduit sa peur, on l’a dépassée » – Chögyam Trungpa
Le courage d’être soi
Nous nous cachons. Derrière une personnalité, un masque, un jeu que nous adoptons pour vivre en société, pour nous présenter aux autres. Oubliant si souvent, qui nous sommes réellement. Nous voulons contrôler et prendre une forme différente de celle que nous avons. Douce illusion.
Pourtant, il semblerait que l’Univers soit bien plus organisé que ce que l’on pense. Avez vous déjà remarqué ? Lorsque vous prenez une décision sur une direction à prendre, les informations dont vous avez besoin s’offrent à vous. Il y a une réponse à une demande.
Aller à la rencontre de soi peut être totalement effrayant et pourtant c’est là que nous trouverons notre liberté de choix et d’action. Si je sais de quoi je suis fait-e, qu’est ce qui m’a construit, où sont mes forces et mes faiblesses, je suis en mesure de faire des choix qui me correspondent et donc d’exprimer mon essence. C’est un chemin qui s’emprunte au quotidien. Chaque jours nous en savons un peu plus, nous expérimentons dans la matière, nous évoluons vers une meilleure connaissance de nous même. Reconnaitre et accepter (2) nos parts d’ombres permet souvent de les faire disparaitre : elles sont reconnues. et cela nous donnes aussi la possibilité de rayonner encore plus.
Nos parts d’ombres et de Lumière font partie de notre histoire, de ce qui nous construit. Apprendre à se connaitre nous permet de savoir d’où l’on vient et ce qui nous construit. L’ombre est simplement l’absence de Lumière. Lorsque l’on se trouve dans une pièce totalement obscure, lorsque nous ouvrons la porte, la lumière entre instantanément. Elle prend le pas sur l’ombre et ce n’est jamais le contraire.
Elsa Eyraud – 01/09/ 2019
Crédit Photo : Alex Grey, « One » – Sans Autorisation
(1) Debbie Ford, « La part d’ombre du chercheur de Lumière », 1998, Ed. J’ai Lu
(2) Isabelle Padovani – « Quelle est la différence entre accueillir et accepter » : https://www.youtube.com/watch?v=rCnSnFa8UUY&ab_channel=IsabellePadovani